Georges Rousse
- Manon et Cassandre
- 19 avr. 2016
- 3 min de lecture


Manon :
Bien, je vais commencer par vous expliquer le concept de ces œuvres. L'artiste, un précurseur du Land Art, est un génie du genre. Alors que ces travaux sont relativement anciens, pour l’œil du public actuel, ils ne paraissent être que deux montages Photoshop, et pas d'une subtilité énorme. Mais la vérité est tellement plus loin ! Ce monsieur se rend dans des lieux désaffectés, qu'il affectionne beaucoup, et les utilise de façon inattendue... Si vous vous marchiez à l'intérieur de ces entrepôts, vous ne verriez que des couleurs dispersées sans aucune logique. En réalité, il se place derrière son appareil photo, puis il choisit un point de vue bien précis. Ensuite, il peint. Il peint avec une précision d'orfèvre jusqu'à atteindre exactement le résultat voulu, avant de retourner prendre LE cliché. Ce que vous voyez là n'est visible qu'à travers cet position d'objectif précise, depuis laquelle il photographie sa création éphémère. Cela peut paraître frustrant que le spectateur n'ait pas conscience de tous les efforts que Georges Rousse fournit, mais croyez-moi, c'est également l'un de ses intérêts. C'est formidable.
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Peut-être que ce style est familier à certains d'entre vous, parce qu'il est revenu à la mode ces derniers temps, notamment grâce à une campagne de pub "Lacoste", où on voit les garçons peindre des bandes sur les murs qui forment à la fin un dessin en 3D. Mais, même si tout ça est plutôt stylé, lui, il est quand même d'un autre niveau, excusez-moi. Je suis tout simplement archi-méga-trop-hyper fan de cet homme. Le mélange des arts de la peinture et de la photographie est parfait et détonant. Le jeu des contrastes est saisissant, chaque détail, de la lumière au décor obscur, contribue à les renforcer. La partie colorée apparaît comme un dessin qu'on aurait superposé. Avec tout ce que la technologie peut nous apporter, je trouve qu'il est brillant de réussir une image qui paraisse aussi "fausse", alors qu'elle est le fruit de l'authenticité de l''artiste. Sincèrement, je ne vois pas trop où est l'utilité de vous sortir tout le vocabulaire laudatif dont je dispose, je crois que ces images parlent d'elles-mêmes, le résultat vous laisse bouche-bée.
Cassandre :
Je vous mets le lien vers la vidéo (en bas de l'article) montrant la création de la seconde œuvre, parce que je pense qu'il faut vraiment voir le travail qui a été fourni pour comprendre l'ampleur de l'œuvre. Pour moi, il y a trois choses remarquables dans ce travail :
- Le fait qu'il soit fait dans un entrepôt abandonné, il en existe plein, et je trouve ça sincèrement triste de ne pas exploiter les possibilités qu'offre de tels bâtiments. Alors quand un artiste le fait, je trouve ça génial. De l'extérieur, ils paraissent banaux, tristes, et puis on marches dedans et on prend un jet de couleurs dans la tête, et je trouve ça magnifique
- Le fait qu'il faille se placer dans un axe bien spécifique pour voir l'intérêt de l’œuvre. Honnêtement, moi la première, je penserais, en arrivant du mauvais côté, qu'il y a juste un mec qui a eu un délire et qui a peint au hasard des coins de murs. Alors certes, on peut passer à côté de plein de choses, mais en même temps, ça rend le travail unique.
- Le fait qu'au final, il y ait des heures de travail pour une photo de l'artiste. Alors oui, après, beaucoup de gens peuvent aller visiter, mais pour l'artiste lui-même, il va mettre des heures à travailler, pour finalement une seule photo. Et je trouve ça génial, ça montre son dévouement, son envie de créer et, pour moi, c'est ça qui fait de lui un artiste.
Lien pour la création de la seconde œuvre :
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