Carnaval de terre
- Manon
- 8 mars 2016
- 2 min de lecture


A l'honneur aujourd'hui, un photographe brésilien, Sebastião Salgado. Dans la vie, ce monsieur s'est donné pour but de photographier la misère du monde, dans les endroits, où, les gens qui ne sont pas contraints d'y être, ne se risquent jamais à l'aventure. Un artiste des plus engagés donc, aux clichés d'une véracité à faire froid dans le dos. Bienvenue dans l'article de la joie !
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Et oui, le Brésil ne se résume pas aux carnaval de Rio ou aux favelas, c'est un pays aux paysages hétéroclites très vastes. Ces deux photos ont été prises dans une mine d'or, zone d'une dangerosité extrême, où la moindre pépite trouvée suscite la jalousie de tous les ouvriers. De nombreux morts chaque année. Leur travail ? Remonter, des dizaines voire des centaines de personnes à la fois, des sacs de terre sur des échelles branlantes. Et espérer trouver du métal précieux, si possible. Les hommes sont littéralement recouverts de terre. J'ai 'limpression que tout peut s'écrouler, que c'est une construction artificielle prête à s'éffondrer, détruisant tout avec elle. Ouch.
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J'admire énormément cet homme. En photographie, il est toujours difficile de distinguer l'oeuvre de son sujet, mais la qualité de ses travaux est indéniable. Le choix des noirs et blancs m'apparait des plus pertinents, tout semble se fondre dans un chaos terrestre et humain. L'intensité de l'instant est décuplée, le cadre, à la fois large et étouffant, nous coince avec ces gens dans la pénibilité de leurs tâches. Cette scène m'émeut profondément, le message qu'il souhaite faire passer est transmis efficacement. Une réalité bien sombre nous est montrée, et nous implique dans ce qui fait, aussi, partie de notre monde. J'adore.






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